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UN MILIEU DE TRAVAIL TOXIQUE FAIT QUADRUPLER LE RISQUE DE DEPRESSION

Les hommes seraient aussi plus susceptibles que les femmes de souffrir de dépression si leur employeur n’accorde pas d’attention à leur "santé mentale",

ajoutent les chercheurs de l’Université de l’Australie du Sud dans les pages du British Medical Journal.

Si de tels résultats peuvent sembler logiques, « ça nous rappelle qu’il faut faire davantage de prévention pour les risques psychosociaux, qui demeurent en partie invisibles »,

a commenté Jessica Riel, professeure au "département de relations industrielles" de l’Université du Québec en Outaouais.

« Ce n’est pas comme un risque physique, comme le bruit, où il y a une certaine évidence », a-t-elle illustré.

Résultat d’images pour les work clics toxiquesLes atteintes à la santé mentale sont très difficilement reconnues comme maladie professionnelle et « ça maintient l’invisibilité de la problématique », a dit la professeure Riel.

 Elle estime que la santé psychologique « est un peu le parent pauvre en termes de santé et de sécurité au travail ».

Si le fait de travailler de longues heures a déjà été associé à une augmentation du risque de décès des suites d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral, cette étude prévient plutôt que de mauvaises habitudes de gestion haussent le risque de "dépression".

« Les études qu’on a faites démontrent qu’il y a plus de “burn-out” dans les organisations où le climat est mauvais », a pour sa part dit le professeur Luc Brunet,  expert de l’Université de Montréal (qui étudie les comportements antisociaux au travail depuis 30 ans et qui a déjà publié trois livres sur le sujet.)

Leader tyrannique, leader narcissique

Résultat d’images pour les work clics toxiques"Les employés prisonniers d’un climat de travail toxique se retrouveront coincés dans une sorte de cercle vicieux dont ils peineront à s’extirper et qui les privera des ressources dont ils auraient besoin", ont expliqué les deux experts.

« Ce qui s’installe dans un climat toxique, c’est l’isolement, on se parle moins entre collègues, il y a un climat de crainte... On sent qu’on n’a pas le droit de parler parce que notre emploi pourrait être menacé. »

          - Plus le climat de travail se détruit, plus les gens se méfient les uns des autres, confirme Luc Brunet.

Les employés n’iront donc pas chercher le soutien dont ils auraient besoin. "Ce soutien serait pourtant vital pour affronter une situation d’anxiété ou d’exaspération disparaît", a-t-il rappelé.

« Au niveau de la "santé psychologique", si on ne travaille pas sur une amélioration du climat, ça ne servira pas à grand-chose », a ajouté M. Brunet.

Résultat d’images pour les work clics toxiques

Des leaders qu’on pourrait qualifier de « narcissiques » ou de « tyranniques » seraient souvent responsables d’un climat de travail toxique... On les retrouverait dans environ 1 entreprise sur 5, selon de nouvelles études.

- Ces "leaders" s’approprieraient le succès de leurs subordonnés et ils écraseraient les gens autour d’eux pour rehausser leur image de gagnant.

Cette "stratégie" pourrait tout d’abord passer inaperçue aux yeux de leurs propres patrons, ce qui permettra à la situation de continuer à se détériorer.

« Plus le climat se détériore, moins l’information monte jusqu’à la direction. Quand le feu est pris, ça prend un bout de temps avant que la fumée rejoigne la direction. »

Eventuellement, on finira par se poser des questions sur le nombre de gens qui partent ou qui tombent malades.

« Au début, on peut dire que ceux qui partent n’aimaient pas ça ou n’étaient pas à leur place, mais à un moment donné, quand ce sont les bons qui partent, des gens compétents et reconnus, ça ne va pas ».

Quelque 300 millions de personnes souffriraient de dépression à travers le monde.

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Date de dernière mise à jour : 2023-12-08